La petite graine qui n'avait que de l'Amour à donner
- Nadia El Amine Freneuil
- 25 août 2024
- 3 min de lecture
Je ne savais pas trop comment démarrer ce blog, qui va raconter un peu l'histoire de ma Vie, mais finalement les choses viennent tout naturellement quand on ne se pose pas trop de question et que l'on laisse venir les choses comme elles viennent.
Après tout, c'est par le début qu'on commence en général ! Alors je me lance.
Je suis le fruit et le témoin d'une grand histoire d'Amour, et ai été précédée par mon grand frère, Nadir, qui en a été le premier témoin, et 1er fruit. Il nous a malheureusement quitté, à l'âge de 11 mois, avant même d'avoir d'avoir pu souffler sa 1ère bougie.
Je l'ai senti partir, j'ai senti la souffrance de mes parents totalement démunis et désespérés face à l'incompétence du tout puissant corps médical.
Mes parents se sont très vite rendu compte, à la naissance de mon frère, qu'il n'allait pas bien. Il refusait de se nourrir, et ils mettaient des heures à lui faire boire un fond de biberon !
Ils ont consulté plusieurs fois sans que l'on ne les prennent au sérieux :"mais non, il n'y a pas de problème, c'est parce que c'est votre premier enfant que vous êtes aussi anxieux, c'est normal..."
Mon père a fini par taper du point sur la table, ne leur donnant pas d'autre choix que d'examiner mon frère sous toutes les coutures !
Il a été immédiatement hospitalisé, et a passé le reste de sa courte vie à l'hôpital.
Mes parents passait tous les jours le voir afin de profiter de tout le temps qui leur était accordé pour entourer leur fiston de toute leur affection.
Au fil des jours et des semaines passé à l'hôpital, il a commencé à ne plus manifester autant de joie de les voir.
J'imagine la tristesse d'une maman, qui commence à voir son enfant manifester plus de joie à la vue des infirmières qu'à celle de ses propres parents. Il est vrai que c'est tout de même avec les équipes médicales qu'il passait le plus clair de son temps.
Mon père me racontait, que lors de leur visites, quand Nadir voulait leur signifier qu'ils pouvaient repartir, il se cachait le visage avec son petit bras décharné et c'était sa façon de leur dire "maintenant vous pouvez y aller".
Un jour, mes parents sont arrivés comme d'habitude pour voir leur fils. Ils se dirigent vers sa chambre et là plus personne.
Le matelas du petit lit avait été enlevé et aucune trace de mon frère. Ils se précipitent vers les infirmières pour leur demander où était mon frère, et c'est de cette façon qu'on leur annonce son décès !
Ils avaient procédé à une opération trop intrusive pour ce petit corps affaibli afin d'essayer de voir et comprendre ce qui clochait avec le cœur de mon grand frère.
Ils n'en avaient même pas parlé auparavant à mes parents ! C'est vrai qu'à partir du moment où on a réussit à vous faire signer une décharge, c'est la porte ouverte à certaines dérives.
Quoi qu'ils fassent ils ont votre signature qui les protège !
Et là, il ne nous reste plus qu'à prier pour tomber dans de bonnes mains.
Quand je parle de bonnes mains, c'est au sens littéral du terme : des mains bienveillantes, des mains pleines d'amour pour son prochain, des mains attentionnées, qui ne vous veulent que du bien. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas et comme on le dit souvent : ça fait partie de la Vie !
Comme je vous l'ai dit précédemment, j'ai senti toute la souffrance de ma maman, comme un observateur impuissant face à sa détresse. Ma mère était enceinte de moi de 4 mois quand mon frère s'en est allé et je suis née 7 mois après son décès.
J'ai été accueillie avec beaucoup d'amour mais aussi beaucoup d'anxiété.
Mes parents n'avaient qu'une crainte, c'est qu'il ne m'arrive quelque chose. Alors est ce que c'est pour les rassurer que j'ai fait tout l'inverse de mon frère ? Je ne sais pas.
Mais il n'en reste pas moins que j'étais une véritable gloutonne ! Je pouvais m'enfiler 3 biberons entiers d'affilé, si bien que mes parents sont allés voir le médecin, affolés pour lui demander ce qui clochait chez moi. Celui-ci, les a heureusement rassuré en leur disant de ne pas s'inquiéter et de me donner autant de biberons que j'en réclamais !
J'étais déjà prête à croquer la vie à pleine dents !
Je crois que c'est là que s'est manifestée ma vocation, et ce n'est qu'aujourd'hui, à 59 ans, que je prend conscience de la nature de celle-ci. Mieux vaut tard que jamais !
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